L'empreinte carbone des véhicules électriques comparée aux véhicules thermiques avec GTMAG.fr :

Le débat sur l'efficacité des véhicules électriques par rapport aux véhicules thermiques en termes d'émissions de dioxyde de carbone (CO2) est complexe et multifacette. Cependant, des organisations telles que Transport & Environment fournissent des données claires qui peuvent aider à clarifier ce débat. Selon cette ONG européenne dédiée à la promotion d'une politique de transport durable, un véhicule électrique émet en moyenne trois fois moins de CO2 que son équivalent thermique sur l'ensemble de son cycle de vie en France.

Impact à la Production : La fabrication des véhicules électriques est en effet plus énergivore que celle des véhicules thermiques, principalement en raison de la production des batteries lithium-ion. Ces batteries requièrent l'extraction et le traitement de matériaux tels que le lithium, le cobalt et le nickel, des processus qui sont énergétiquement intensifs et génèrent des émissions significatives de CO2. Cependant, cet impact initial est compensé par les avantages obtenus durant la phase d'utilisation du véhicule.

Avantages à l'Utilisation : Une fois sur la route, les véhicules électriques compensent largement leur bilan carbone initial défavorable. En France, grâce à un mix énergétique fortement dominé par l'énergie nucléaire (environ 70%) et les énergies renouvelables, l'utilisation d'électricité pour alimenter les véhicules est nettement moins polluante que la combustion de carburants fossiles. Cette réalité est corroborée par une étude de 2018 de l'International Council on Clean Transportation (ICCT), qui souligne que les véhicules électriques, sur l'ensemble de leur cycle de vie, génèrent significativement moins de CO2 que les véhicules thermiques.

Bien que la voiture électrique ne puisse être entièrement considérée comme un véhicule "zéro émission", elle est indiscutablement plus écologique que les voitures à essence ou diesel. En France, nous bénéficions en outre d'une énergie très peu carbonée, parmi les plus propres au monde. Bien que le nucléaire soit sujet à débat, les énergies renouvelables gagnent en importance. En 2019, selon RTE, l'énergie consommée en France provenait à 71 % du nucléaire, à 11 % de l'hydroélectricité, à 8 % des combustibles fossiles (gaz), à 6 % de l'éolien, et à 2 % de l'énergie solaire et de la bioénergie.

Pour comparer avec d'autres pays européens ou internationaux, le site Electricitymap fournit l'intensité carbone en temps réel. Le 6 avril 2020, la France affichait 26 g CO2/kWh contre 28 en Islande, 30 en Norvège, et 35 en Uruguay. En revanche, la Pologne affichait 639 g CO2/kWh, l'Australie dépassait les 500, la Corée du Sud était à 450, et l'Allemagne à 335.

De plus, de nombreux fournisseurs permettent de recharger sa voiture avec de l'électricité verte. Par exemple, sur les bornes publiques, ChargeMap propose une énergie d'origine solaire ou éolienne. À domicile, on peut souscrire à des offres de fournisseurs comme Engie ou Total Direct Energie, qui incluent de l'énergie hydraulique.

En considérant le cycle de vie complet, de la production à la mise au rebut, les véhicules électriques offrent une alternative nettement plus propre. Même en prenant en compte les émissions liées à la production de batteries et le recyclage en fin de vie, les avantages écologiques des véhicules électriques deviennent évidents à mesure que le réseau électrique devient plus vert. Les données comme celles fournies par Transport & Environment et l'ICCT sont cruciales pour éclairer le public et les décideurs sur les avantages réels des véhicules électriques face aux défis urgents du changement climatique et de la réduction des émissions de CO2. En France, où l'électricité est relativement propre, le passage aux véhicules électriques pourrait être une composante clé de la stratégie environnementale, réduisant efficacement l'empreinte carbone du secteur des transports.

Par Andréa TUFANO pour GTMAG.fr  / (crédit photo : Planète Zéro Déchet)