Be Energy : donner une seconde vie aux batteries grâce à des impulsions électriques
La start-up Be Energy a développé une technologie pour régénérer les batteries au plomb grâce à des pulses électriques de forte intensité. L'entreprise a débuté un projet de recherche pour adapter ce procédé aux batteries installées dans les véhicules hybrides et électriques. Rencontre avec Ahmad Al Mohamad, le responsable du département recherche et développement de la société.
Créée en 2014, Be Energy est une start-up basée à Avignon, spécialisée dans la régénération des batteries au plomb, des moteurs et des huiles. Les technologies qu’elle développe s’inscrivent dans une démarche d’économie circulaire et se révèlent également économiques, comparées aux solutions consistant au remplacement à neuf ou au recyclage. Depuis deux ans, l’entreprise s’est lancée dans un programme d’innovation dont l’objectif est de mettre au point des procédés de régénération des batteries installées dans les véhicules hybrides et électriques. Lauréate du concours i-Nov 2021 dans la catégorie « économie circulaire », la société bénéficie du soutien financier de l’Ademe pour mener à bien son projet.
Techniques de l’Ingénieur : Comment fonctionne votre procédé pour régénérer les batteries au plomb ?
Ahmad Al Mohamad, responsable du département R&D de Be Energy.
Ahmad Al Mohamad : Notre technologie consiste à envoyer des pulses électriques de forte intensité dans ces batteries, jusqu’à 500 ampères, pendant une courte durée (quelques millisecondes), et à basse fréquence (quelques hertz). Ces impulsions ont pour effet de casser les cristaux de sulfate de plomb présents à l’intérieur de ces batteries. Nous avons développé un programme automatique de traitement adapté à trois types de batteries : celles utilisées pour le démarrage des véhicules, celles qui servent à la traction des chariots élévateurs et enfin les batteries de stockage d’électricité. Le traitement de régénération est plus ou moins long selon le type de batterie, il peut durer de 12 heures, pour les batteries de démarrage et jusqu’à trois jours pour les batteries de traction.
Quels résultats obtenez-vous à la suite de cette régénération ?
L’état de santé d’une batterie se traduit par le SOH (State of Heath) mesure utilisée pour évaluer l'état d'une batterie à l’instant. Par exemple, si on reçoit la batterie d’un chariot élévateur qui, après 5 ou 6 ans, a un SOH de 30 ou 40 %, nous parvenons à lui redonner une seconde vie et elle pourra être utilisée pendant encore 5 ans ou plus, comme une batterie neuve. Pour chaque type de batterie, il y a une norme pour qualifier la capacité de la batterie, et après régénération, elle doit avoir atteint au minimum 80 % de sa capacité nominale initiale, ce qui représente 100 % de la capacité utile. Grâce à notre technologie, nous parvenons à aller au-delà de 90 % et il est parfois possible de réaliser le traitement de régénération une seconde fois.
Crédit : Be Energy