L’Afrique s’ouvre à la mobilité électrique

L'Afrique est longtemps restée en marge de cette transition, mais les appels à l’électrification reçoivent un écho de plus en plus favorable des États ou collectivités locales, des organisations internationales inscrites dans des logiques de développement durable, d'acteurs privés ou encore de la population. 

Plusieurs initiatives de déploiement des véhicules électriques incluant toutes les catégories de véhicules routiers ont ainsi récemment émergé sur le continent, de la micro mobilité jusqu’aux transports capacitaires. Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (2022), les ventes de véhicules électriques y ont augmenté de 90 % en 2021, dont 85 % pour les véhicules électriques à batterie (BEV). 

Les politiques de soutien mises en place par les acteurs publics participent à la création de premiers marchés de niche de véhicule électrique sur le continent. Le Mozambique s’est par exemple doté d’une stratégie nationale de mobilité électrique en 2019 tandis que des pays comme l’Île Maurice ont adopté dès 2009, des mesures incitatives réduisant de moitié le droit d’accise 2 sur les voitures électriques et hybrides. Le Cap-Vert et l’Égypte font figure de pionniers en prévoyant l’interdiction totale de la vente de véhicules conventionnels neufs d’ici à 2040. 

Cette mesure inédite sur le continent concerne tous les véhicules routiers au Cap-Vert et le véhicule de tourisme en Égypte. D’autres pays encore, tels que l’Ouganda et l’Afrique du Sud, espèrent réaliser un saut technologique (leapfrog) dans l’industrie automobile en développant une filière locale de véhicules électriques. 

À l’échelle des agglomérations urbaines, la transition est encore plus rapide. Certaines villes membres de la Cities Climate Leadership Group (C40) comme Dakar, au Sénégal, ont lancé leur premier réseau de transport en site propre totalement électrifié. Pendant ce temps, la motorisation électrique à deux et trois roues prospère dans plusieurs grandes capitales africaines comme Cotonou, Kampala, Lomé ou encore Nairobi.

La mobilité électrique concerne tous les segments de véhicules routiers en Afrique, mais, les deux-roues motorisés (notamment la motocyclette) constituent le cas d’usage le plus illustratif de cette transition pour plusieurs raisons. D’abord, parce que les motos occupent une part modale importante des modes motorisés dans la plupart des villes subsahariennes (par exemple jusqu’à 52 % à Lomé, au Togo). Ensuite, parce qu’elles présentent une fréquence assez élevée de renouvellement de flotte du fait de l’intensité d’usage dont elles sont l’objet, surtout lorsqu’elles sont affectées à une utilisation commerciale. Enfin, parce que les motos constituent les véhicules motorisés les plus accessibles dans les choix de motorisation des ménages mais aussi des transporteurs.

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