Un poids plume et une hybridation légère, la formule gagnante pour une citadine ?
Le marché des citadines a tendance à se résumer à quelques modèles stars (Renault Clio, Volkswagen Polo, Peugeot 208, etc), et cela est bien dommage. Il offre en effet de nombreuses alternatives séduisantes et théoriquement capables de tenir tête aux cadors, avec parfois un petit soupçon d'originalité en prime.
En disant cela, nous pensons évidemment à la Suzuki Swift, un modèle que nous venons d'essayer aux abords de Ducos. Originale, la japonaise l'est sans conteste avec son charmant petit minois et son pavillon flottant. Mais qu'en est-il à l'usage ? La Swift est-elle un vraiment un choix judicieux pour qui veut une citadine à la fois simple, moderne et pratique ? C'est ce que nous allons voir ici.
Un air familier
Les années passent et la Swift conserve peu ou prou ses lignes originelles. Suzuki a en effet constaté que le coup de crayon initial plaisait beaucoup, ce qui l'a poussé a privilégier la solution de la continuité d'une génération à l'autre. La quatrième, celle que nous essayons, ne fait pas exception à la règle.
La nouvelle mouture hérite donc du pavillon flottant et des projecteurs avant horizontaux de ses devancières. Le profil évolue subtilement en adoptant par exemple un pli de carrosserie plus marqué et des poignées de porte arrière dissimulées. À ce propos, précisons que Suzuki ne proposera pas de version trois portes, la demande pour ce type de carrosserie étant insuffisante.
En fait, pour voir de vrais changements, il vaut mieux se placer face à la Swift, la regarder droit dans les yeux. Plus dynamique, la proue dispose désormais d'une calandre hexagonale légèrement proéminente. La partie basse du bouclier, elle aussi revue de fond en comble, souligne cette nouvelle dentition qui sied plutôt bien à la Swift.
Regardez-la de dos maintenant, sans mauvaises pensées quand même, et vous remarquerez là aussi des traits un poil plus athlétiques. Les pare-chocs deviennent par exemple plus englobants et les feux gagnent en verticalité. En outre, un pli de carrosserie plutôt marqué fait son apparition sur la malle.
Petite mais assez spacieuse
Peut-être faut-il constater une originalité moins prononcée à l'intérieur. Cependant, la planche de bord reste joliment dessinée et ne dénote pas avec le reste de la voiture. Les assemblages sont corrects, la qualité des matériaux l'est aussi, même si les plastiques utilisés ne sont pas extrêmement raffinés. Mais tout cela semble solide et fait pour durer, et c'est bien là le principal.
L'écran tactile de 7 pouces est intuitif et les quelques commandes physiques tombent bien sous la main. Bref, on se sent vite à l'aise à bord de cette Swift, d'autant que le réglage en profondeur et en hauteur du volant permet de trouver la position de conduite idoine rapidement. Seul regret, les sièges sont fermes, un peu trop sans doute pour les fessiers délicats. Ajoutez à cela un amortissement également ferme et vous comprendrez que l'on n'achète pas une Swift pour son confort. Cela étant, il n'y rien de dramatique non plus, d'autant que la plupart des voitures modernes souffrent d'un petit manque de moelleux comparable.
Malgré ses dimensions très compactes, la Swift s'en tire honorablement en matière de vie à bord. L'habitabilité aux places arrière est correcte, notamment en ce qui concerne l'espace aux jambes et la hauteur sous le pavillon. En revanche, le coffre ne fait pas de miracle et se contente d'un volume de chargement de 265 litres, en retrait par rapport aux références de la catégorie qui affichent il est vrai une longueur supérieure.
Un poids plume virevoltant sur la route
À l'heure où les SUV ne cessent de se multiplier, il est réconfortant de voir que certains se soucient encore du poids. Sur ce point-là, la Swift fait figure de référence avec seulement 875 kilos sur la balance. Juste pour l'anecdote, un BMW X3 pèse deux fois plus lourd.
Cette légèreté facilite la tâche du moteur, qui n'a aucune peine à mouvoir la Swift (le 0 à 100 km/h est par exemple réalisé en 10,6 secondes). D'un caractère assez effacé, ce bloc est efficacement secondé par une boîte manuelle à 5 rapports. En revanche, l'assistance électrique présente sur cette hybride "légère" n'apporte aucun gain notable sur le plan des performances, ce qui est logique puisqu'elle pas n'a pas été conçue pour cela (nous y reviendrons plus tard).
La Swift est donc une voiture à l'aise sur les routes secondaires, où son châssis diablement efficace et son poids plume font merveille. Elle enchaîne les virages avec sérénité, sans jamais s'écarter de sa trajectoire. En revanche, on peut regretter le relatif manque de caractère du trois-cylindres, un moteur finalement assez peu démonstratif. Disons qu'il accomplit son travail de façon discrète, sans se faire remarquer. La version Sport et ses 140 ch feront probablement mieux sur ce plan-là, mais c'est une autre histoire.
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La Swift peut également réaliser des trajets notre autoroute sans problème, d'autant que son insonorisation est correcte. En outre, notre voiture s'est également montrée à son avantage sur les quelques portions urbaines empruntées lors de notre essai. Le moteur est volontaire à bas régime et la direction est suffisamment légère en manœuvre. Notre modèle était en outre équipé de la caméra de recul, bien utile dans certains cas.
Là où la Swift est vraiment intéressante, c'est sur le plan technique, en raison de son hybridation légère que nous avons évoquée plus haut. Ce dispositif est La citadine japonaise composé d'un alterno-démarreur, distillant au maximum 3 ch et 50 Nm de couple, et d'une minuscule batterie de 36 Wh, qui se recharge lors de certaines phases de conduite. Il sert surtout à soulager le moteur thermique lorsque celui-ci est vigoureusement sollicité, et ce afin d'économiser un peu d'essence.
Dans les faits, il permet à la Swift d'afficher des consommations tout à fait raisonnables. Mais il faut aussi souligner que les économies de carburant ne sont pas énormes par rapport à un modèle dépourvu de ce système optionnel (0,3 centilitre/100 km en cycle mixte, chiffres constructeur). Par conséquent, nous le conseillerions aux urbains "purs et durs" (on peut gagner jusqu'à 1 litre/100 km en ville selon Suzuki), pas forcément aux autres. Car dans le fond, la Swift n'a probablement pas besoin de ça pour se montrer frugale. Sa légèreté suffit.
Conclusion
Finalement, que faut-il penser de cette Swift ? Puisqu'il faut donner notre avis, alors disons-le, nous l'avons trouvée tout à fait convaincante, malgré quelques petits défauts. En plus d'être joliment dessinée, la petite japonaise est agréable à conduire et consomme peu. Et, en dépit de sa petite taille (3,84 mètres de longueur), elle se montre suffisamment logeable. Sur cette finition Pack, la Swift offre en outre tous les équipements que l'on peut attendre d'une voiture de cette catégorie (banquette 60/40, climatisation automatique, régulateur/limiteur de vitesse, navigation 3D, allumage automatique des phares, jantes en alliage, etc). Et pour ne rien gâcher, son tarif est compétitif (à partir de 17'890 euros pour la 1,2 litre Boosterjet SHVS que nous avons essayée).
Malheureusement, son confort un poil ferme vient ternir le tableau. En outre, certains trouveront que le moteur essence, bien que performant dans l'absolu, manque un tout petit peu de caractère. Mais finalement, ces quelques défauts ne peuvent ternir un bilan positif. La Swift reste en effet une voiture à la fois malicieuse et aboutie, qui saura se faire apprécier au quotidien.